L’animation du Journal Club tourne au sein de l’équipe VEDIM : en mars, ce fut au tour de Camille Lecourtois de présenter des articles sur l’imagerie des tumeurs de la base du coeur.
Les tumeurs de la base du coeur chez le chien et le chat représentent le 2ème type de tumeurs cardiaque après les tumeurs de l’atrium droit. Elles sont localisées en portion dorso-crâniale du coeur. Ce sont des tumeurs à croissance lente, les patients sont alors souvent asymptomatiques jusqu’à ce que la tumeur atteigne une taille importante à l’origine d’une décompensation cardiaque.
Les chémodectomes représentent la tumeur de la base du coeur la plus fréquente (60%). Couplés aux carcinomes thyroïdiens ectopiques (12%) et aux tumeurs neuroendocrines non spécifiques (12%), les tumeurs neuroendocrines représentent 84% des tumeurs de la base du coeur. L’hémangiosarcome est moins fréquemment observé (16%).
Bien que l’échocardiographie soit l’outil diagnostique le plus fréquemment utilisé, le scanner permet quant à lui une meilleure détermination de la localisation et l’extension de la masse, ainsi que la réalisation d’un bilan d’extension locorégional.
La localisation de la tumeur, l’atténuation post-contraste et la présence d’une néovascularisation sont les 3 grands critères permettant de distinguer les tumeurs neuroendocrines des hémangiosarcomes à l’examen scanner.
– Les tumeurs neuroendocrines sont majoritairement observées entre la crosse aortique et la veine cave crâniale (57%) et dorsalement au tronc pulmonaire ou entre les artères pulmonaires (48%). Les hémangiosarcomes sont localisés cranioventralement à la crosse aortique, ventromédialement à la veine cave crâniale (75%).
– Les tumeurs neuroendocrines présentent une atténuation post-contraste deux fois plus importante que les hémangiosarcomes (110 HU contre 51 HU). Elles présentent toutes un rehaussement majoritairement hétérogène.
– Une néovascularisation est fréquemment observée en marge des tumeurs neuroendocrines contrairement aux hémangiosarcomes.
Par ailleurs, un effet de masse est très fréquemment observée (88%), et un envahissement des structures adjacentes peut être objectivé (veine cave crâniale pour les tumeurs neuroendocrines, péricarde pour les hémangiosarcomes). Dans 40% des cas, des nodules pulmonaires sont observés, suspectés métastatiques. Un épanchement (pleural, péritonéal, péricardique) est observé dans 20 à 40% des tumeurs de la base du coeur, et une lymphadénopathie médiastinale (sternal, mediastinal cranial) est fréquemment notée (64%).
Le scanner est un outil intéressant afin de caractériser les tumeurs de la base du coeur (localisation, apparence, envahissement, pouvoir métastatique), ainsi que de différencier les tumeurs neuroendocrines des hémangiosarcomes. Néanmoins, la différenciation au sein même des tumeurs neuroendocrines entre les chémodectomes et les carcinomes thyroïdiens ectopiques reste limitée. La cytologie et l’histolopathologie restent les examens de choix afin de confirmer la nature des masses cardiaques.